Accompagner la démocratisation des alimentations saines et durables

Intervention auprès de MonSuiviDiet sur le thème de l’alimentation durable

Jeudi 19 mai, Marie Gabrielle Domizi, diététicienne nutritionniste et membre du conseil scientifique de l’ONAV, a participé à la première rencontre organisée par MonSuiviDiet. L’objectif était double : sensibiliser aux enjeux des alimentations saines et durables majoritairement végétales et réfléchir ensemble aux rôles que peuvent tenir les diététicien.ne.s sur cette thématique. Elle nous raconte.

Insuffler plus de solidarité au sein de la profession, c’est ce que souhaite Marion Bodin, CEO de MonSuiviDiet, une solution digitale permettant d’optimiser le suivi nutritionnel, d’accompagner les patients dans la durée et de booster leur motivation.

Avec son équipe, Marion a pris le parti d’organiser des “rencontres entre diet” afin d’échanger autour de différentes thématiques inhérentes à notre activité. Une initiative fort louable quand on sait combien nous souffrons d’un certain manque de reconnaissance et d’inégalités imméritées avec les autres métiers de la santé. De la solidarité donc, un point d’ancrage incontournable pour faire évoluer les relations humaines, qui plus est dans le secteur médical ou nous sommes liés par une même communauté d’intérêts. Et la solidarité ne se décrète pas, elle se construit ! Elle passe bien souvent par le fait de pouvoir échanger, apprendre, s’inspirer les uns des autres. Elle va dans un sens prometteur afin de valoriser un savoir-faire professionnel mais aussi, pourquoi pas, élargir le champ d’actions.

C’était précisément l’objectif de cette première matinée organisée le 19 mai dernier, pour laquelle Marion m’a conviée afin de venir échanger et sensibiliser mes collègues sur la question de l’alimentation durable. Il s’agissait aussi de pouvoir évoquer ensemble quels rôles nous pouvons tenir en qualité d’acteurs et d’actrices de santé afin de pourvoir participer intelligemment à la transition écologique. 

Concilier l’impact économique, social et environnemental des activités humaines est un défi clé pour l’avenir de la planète. La sobriété évoquée par le GIEC intègre de nombreux champs disciplinaires et l’alimentation y est justement pointée comme l’un des leviers majeurs. Je suis convaincue que les diététicien.nes ont un rôle majeur à tenir. Mais à ce jour qui sait définir ce qu’est véritablement l’alimentation durable ? Qui peut dire quels sont les gestes à prioriser et comment le faire de manière adéquate dans le respect de la santé ? Qui sait où trouver les informations fiables afin de satisfaire les attentes du grand public sur ces sujets ?

C’est avec ces questions que mon intervention a débuté et pour lesquelles il y avait une réelle attente de la part de mes collègues. Il faut dire que nous sommes en première ligne pour constater que les Français et les Françaises ne veulent plus nécessairement se limiter à un modèle alimentaire dominant trop souvent présenté comme immuable. Entre les contraintes de rythme de vie, l’offre de consommations alternatives, l’effet d’âge, la vulnérabilité économique ou sociale, les caractères cognitifs, conatifs, hédoniques, culturels mais aussi les enjeux en termes de santé et d’environnement, etc. voici autant de déterminants, complexes et multiples qui changent le rapport à l’alimentation.

C’est d’ailleurs à se demander si l’usage de l’expression “modèle alimentaire français” ne témoigne pas d’une appropriation délibérée, à la fois économique, idéologique et politique du paysage alimentaire de l’Hexagone. Nous sommes bel et bien entrés dans un contexte où l’on note une évolution des préoccupations des Français quant à l’impact de leur consommation et cela fait émerger de nouveaux questionnements, avec en premières lignes la santé, l’environnement et le bien-être animal.

Aujourd’hui, notre rôle, pour ne pas parler de devoir, est d’expliquer et de communiquer sur les clés de ces adaptations alimentaires. Je sors de cet évènement convaincue de l’existence du besoin qu’éprouvent les professionnels médicaux soucieux de bien faire. De leur propre aveu, il y a des lacunes au sujet de la prise en charge des alimentations majoritairement végétales que sont le flexitarisme, le végétarisme et le végétalisme. Les personnes présentes ont également fort apprécié les données reçues au sujet de l’impact de notre alimentation sur le climat. Tout comme le fait d’avoir pu évoquer ensemble les leviers à actionner, mais également les freins identifiés auprès des consommateurs.

Je ressens également une volonté commune, celle de vouloir nous impliquer davantage sur le plan de la politique alimentaire, ou bien encore en matière de santé publique, par le biais de différentes actions comme l’éducation à l’alimentation, le partage ou la co-création de connaissances avec la communauté scientifique, les actions de sensibilisation, etc. pour ne citer que quelques exemples.

Adopter une alimentation durable fait converger les enjeux de santé et d’environnement. Mais il faut une réelle compréhension de ce qui peut la définir ou l’identifier afin de pouvoir s’y engager. On peut noter toute l’importance de l’accompagnement afin de savoir combiner et/ou prioriser ses choix. Par exemple, la consommation d’aliments produits localement est souvent perçue, à tort, comme plus durable que la réduction de la consommation de viande.

L’ONAV propose son expertise sur les alimentations majoritairement végétales et la durabilité alimentaire aux entreprises, aux organismes publics et aux associations sous forme d’ateliers et de conférences permettant de renforcer la cohésion d’équipe et de sensibiliser les collaborateurs. Toutes les informations sont disponibles sur le site alimentationdurable.fr.

Marie Gabrielle Domizi, diététicienne nutritionniste.

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