Accompagner la démocratisation des alimentations saines et durables

Avoir une alimentation majoritairement végétale est bon pour la santé et pour l’environnement selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un rapport de novembre 2021, souhaite faire le point des connaissances autour des alimentations végétalisées.

Partant du constat que de plus en plus de personnes s’orientent vers une alimentation végétale, l’OMS a publié un rapport sur les bénéfices et les points d’attentions de ces alimentations du point de vue de la santé, de la durabilité et de l’impact environnemental. La conclusion est la suivante :

De nombreux éléments plaident en faveur d’une réorientation des populations vers des alimentations saines majoritairement végétales qui réduisent ou éliminent la consommation de produits animaux et maximisent les effets favorables de l’approche “OneHealth” sur la santé humaine, animale et environnementale.

OMS, Plant-based diets and their impact on health, sustainability and the environment, 2021

Le rapport commence par définir les différentes alimentations majoritairement végétales, allant d’une réduction importante de la consommation de viande rouge à une alimentation 100 % végétale. Il se poursuit en rappelant d’abord le nombre de morts liées à des maladies non transmissibles (MNT) : 71 % de tous les décès prématurés (41 millions de décès par an). Dans la région européenne, les MNT représentent environ 90 % des décès. En cause l’épidémie de surpoids et d’obésité ainsi que la sous consommation de fruits et légumes.

La moitié des décès sont dus à des maladies cardio-vasculaires et les alimentations végétariennes et végétaliennes ont montré leur efficacité à les prévenir. Il y a cependant un point d’attention concernant les accidents vasculaires cérébraux. L’association la plus forte au niveau des cancers concerne le cancer colo-rectal et la consommation de viande, transformée ou non. Les produits laitiers, de par leur apport en calcium, seraient plutôt protecteurs concernant ce cancer. Cependant les alimentations qui en sont dépourvues, ainsi que les alimentations végétariennes et pesco-végétariennes, sont parmi les plus protectrices concernant les cancers. Concernant le diabète, il est montré que les alimentations végétalisées sont aussi protectrices contre cette maladie. L’OMS estime que tous ces éléments doivent soutenir les politiques de santé publique indiquant que les alimentations basées sur les végétaux préviennent les MNT.

Le rapport évoque ensuite les apports en macro et micro nutriments. Les besoins en vitamines, minéraux et protéines peuvent tout à fait être satisfaits grâce à une alimentation à 100 % végétale équilibrée et diversifiée. Concernant les points d’attention, l’OMS retient principalement deux éléments :

  • il est important que les personnes végétalisant leur alimentation se complémentent en vitamine B12,
  • il convient d’avoir une attention particulière quant à la vitamine D.

L’OMS invite à faire attention aux aliments ultra-transformés (NOVA 4). En effet, même s’ils sont composés de végétaux, cela ne signifie pas qu’ils soient bons pour la santé. On manque encore de données sur l’impact sanitaire de ces produits et un principe de précaution, en limitant leur fréquence sans forcément les exclure, semble indiqué.

Concernant les autres avantages des alimentations majoritairement végétales, l’OMS indique qu’elles permettent également une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce sont également des alimentations qui peuvent prévenir la perte de biodiversité et qui nécessitent moins de surface agricole. Il y a donc de multiples raisons à aller vers davantage de végétalisation de l’alimentation : l’amélioration de la santé humaine et la préservation de l’environnement. A cela, vient s’ajouter un bénéfice économique :

On estime qu’en 2020, 2,4 millions de décès dans le monde et environ 240 millions d’euros de coûts de soins de santé ont été imputables à la consommation excessive de viande rouge et transformée.

OMS, Plant-based diets and their impact on health, sustainability and the environment, 2021

L’OMS donne également ses recommandations. Il s’agit de ne plus penser le repas comme centré sur la viande, mais au contraire de favoriser les plats végétalisés. Ce changement peut se faire de manière progressive, mais devrait être engagé. Pour les personnes végétaliennes, une bonne planification peut tout à fait permettre la bonne couverture des macro et micro nutriments. Il convient de faire attention aux aliments ultra transformés et aux boissons sucrées.

Consulter la version française du rapport traduite par nos soins.

Dr Sébastien Demange

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